Il reste encore demain

LycéeNouveauté(C’è ancora domani) de Paola Cortellesi, avec Paola Cortellesi, Valerio Mastandrea, Romana Maggiora Vergano, Yonv Joseph, Italie, 2023, 1h58

Synopsis

Mariée à Ivano, Delia, mère de trois enfants, vit à Rome dans la seconde moitié des années 40. La ville est alors partagée entre l’espoir né de la Libération et les difficultés matérielles engendrées par la guerre qui vient à peine de s’achever. Face à son mari autoritaire et violent, Delia ne trouve du réconfort qu’auprès de son amie Marisa avec qui elle partage des moments de légèreté et des confidences intimes. Leur routine morose prend fin au printemps, lorsque toute la famille en émoi s’apprête à célébrer les fiançailles imminentes de leur fille aînée, Marcella. Mais l’arrivée d’une lettre mystérieuse va tout bouleverser et pousser Delia à trouver le courage d’imaginer un avenir meilleur, et pas seulement pour elle-même.

Avis Cinélangues

La réalisatrice et actrice Paola Cortellesi nous offre du grand et beau cinéma populaire dont on ressort la tête haute. Le film gardera son réjouissant mystère jusqu’à la dernière minute d’un récit qui passe d’une affaire particulière à un pamphlet à la portée universelle. En Italie, « C’è ancora domani » a fait un triomphe avec 5 millions d’entrées : un véritable phénomène de société. Et pour cause ! L’opinion publique s’est accordée sur le fait qu’un film se déroulant à Rome en 1946 était la meilleure façon d’expliquer et de comprendre l’Italie de 2024. Le fond de l’affaire résonne fortement avec notre monde contemporain. Il y est question de relations entre hommes et femmes et d’abus de position dominante. Delia se tait, sachant que tout ce qu’elle pourrait dire serait retenu contre elle par son mari Ivano et déclenchera sa brutalité. Le parti pris de la réalisatrice c’est d’en parler sans misérabilisme, avec une pugnacité joyeuse et contagieuse. Au lieu de s’appesantir sur le côté dramatique de la violence, elle la montre de manière gracieusement distanciée, transformée en pas de danse. C’est une jolie trouvaille de la mise en scène qui s’harmonise parfaitement à son héroïne : elle se fond dans une apparente docilité pour nous mener là où on ne s’y attend pas. Au fur et à mesure que son personnage se dévoile, on finit par l’aimer. On en devient complice, à l’instar de sa meilleure amie, Marisa, mais aussi de sa fille, Marcella. Cette dernière finit par comprendre jusqu’où sa mère est prête à aller par solidarité avec elle et pour lui éviter le même sort. Le film représente un excellent antidote à la déprime ! Nul doute qu’il sera très bien reçu par nos élèves malgré ses images en noir et blanc.

Public conseillé : Lycée

Thèmes et Axes

Seconde : Représentation de soi et rapport à autrui

1ère-Terminale : Espace privé et espace public (femmes, redistribution des rôles, mutations, liberté de mouvement) - Diversité et inclusion (cohésion sociale, diversité, discriminations)

Dossier de presse

Liens pédagogiques :

« Il Mitte » Berlin, intervista, Interviste Paola Cortellesi