Billy Eliot
par Delà Lampedusa, de Gianfranco Rosi, Italie, 2016, 109’
Synopsis
En situant l’action du film sur fond de la grève de 1984 balayée avec le mépris qu’on sait par le gouvernement ultra libéral de Margaret Thatcher, le réalisateur Stephen Daldry établit un parallèle intéressant entre la lutte des mineurs et le combat personnel du jeune Billy pour avoir la liberté de pratiquer la danse, une activité traditionnellement réservée aux filles. Le contraste omniprésent entre la grisaille du quotidien d’une petite ville industrielle et le raffinement de l’univers de la danse, et surtout le refus du héros de se laisser aller au désespoir quelque soit l’écueil qui se dresse sur sa route, évite au film de basculer dans un sentimentalisme excessif. Dopé par une bande son confrontant au classique le meilleur du rock anglais, de Tchaïkovski à The Clash, le film repose avant tout sur le charisme naturel de Jamie Bell, son interprétation nuancée et son talent bluffant de danseur.
Un hymne à la tolérance et un plaidoyer pour la liberté de poursuive ses rêves envers et contre tout, servi par une réalisation sans effets superflus ou mièvrerie qui explique le triomphe inattendu du film lors de sa sortie en salles. Le succès fut tel que Stephen Daldry lui-même mit en scène une comédie musicale inspirée du film Billy Elliot, the musical, à nouveau un succès populaire.
Avis Cinélangues
Face aux chiffres jetés en pâture par les médias, Gianfranco Rosi filme ici l’humain, des deux côtés, aussi bien les habitants de l’île que ceux qui débarquent sur leurs côtes. On est au coeur de la vie des hommes et des femmes qui réussissent à cohabiter malgré les difficultés. Très peu de mots, des gestes, des actes, la vie. La vie de tous les jours d’une île de 6.300 habitants qui accueille entre 4.000 et 19.000 migrants selon les années.
Lampedusa, au quotidien, en suivant Samuele, un enfant comme tant d’autres, mais aussi la grand-mère, les médecins… et les migrants bien sûr. Pas de scoop, pas d’interview, pas de récits mélodramatiques ou d’apitoiement sur les drames, pas de proclamations non plus.
Une île devenue espace d’échanges, une île où l’art de vivre ensemble est déclinée dans son sens profond de partage et d’accueil. Un regard sans jugement qui, tout en illustrant parfaitement les notions au programme, nous emmène au coeur d’un phénomène qui nous concerne tous et est, à ce titre, hautement éducatif.
Public conseillé : Collège
Notions : L’art de vivre ensemble / Sentiment d’appartenance : singularités et solidarités / L’apprentissage de la solidarité ou mise en valeur des singularités
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